Aujourd’hui on vous présente le chef princier Waly de Big Budha Cheez. Passionné de cinéma, le man qualifie son dernier projet « Junior » de « Martin Scorsese en mp3 », rien que ça. Nous avons analysé son travail qui se place dans un passé tellement puissant qu’il bascule dans le futur. Comme Léon Bridges présenté quelques semaines auparavant, ces artistes se jouent de l’espace temps avec talent. Prince Waly ne vit pas dans notre dimension mais il back in today pour nous sortir quelques bombes intemporelles, merci tonton.
Un flow New-Yorkais des 90’s, des belles caisses et les hoddies qui vont avec, on attendait le Prince Waly et son univers ride comme la nouvelle saison de Game Of Thrones. Quelque chose d’inespéré quand on se rend compte que Big Budha Cheez (duo Fiasko Proximo x Waly) n’avait que sept ou huit ans lorsque brillait l’époque qu’ils retranscrivent dans l’esthétique de leurs tracks. Internet remet complètement en cause la notion temporelle, preuve en est ! Le Montreuillois vous accueille à bord de sa BMW série 3 pour un voyage absolu. Les philosophes appelleraient cela de l’utopie inversée prônant le « c’était mieux avant », mais selon nous, c’est plus fin que ça. Le Prince ne fait pas du Lunatic, encore moins du Nas, il fait du Prince Waly en s’inspirant d’une époque entière plutôt que d’un rappeur, tout cela pour en faire quelque chose de neuf. À l’heure du vintage, Waly mêle la tendance actuelle à son univers personnel avant que ce dernier ne mène une tendance entière.
Au sujet de sa méthode de travail, ça bosse de façon précise. Avant d’entrer en stud’ il a le choix entre deux techniques d’enregistrement pour un morceau. Soit analogiquement comme sur Goldman Sachs avec son compère de toujours Fiasko Proximo qu’il connaît depuis le collège, ou bien numériquement comme récemment sur Rally avec Myth Syzer. La différence ? Il l’explique dans son interview pour Le Bon Son le 17 octobre dernier :
« Pour l’analogique, il faut que tu arrives avec ton texte, carré. Tu ne peux pas te rater. Enfin tu peux te rater… Mais si tu veux faire des économies, les bandes coûtent cher, il faut que tu fasses one shot. Avec le numérique, tu peux faire autant de prises que tu veux. C’est un peu plus précis : tu peux couper, recommencer etc. Mais ça a peut-être un peu moins de charme aussi. L’analogique laisse la place aux petits défauts, qui font un charme. Après tant que le son de base est bon, sur n’importe quelle machine ça va péter. »
À côté de cela, le Montreuillois alimente un paradoxe saisissant quant à sa reconnaissance. Le Prince a déjà fait le tour des médias rap les plus visités de France, d’OKLM aux Inrocks en passant par Trace TV ou encore Génération, mais Waly plafonne entre 50k et 120k sur Youtube. Il nous dira, peu importe tant que les vrais supportent… Le 2 novembre dernier, Waly sortait son premier EP « Junior », aujourd’hui il récolte le fruit de son travail notamment sur scène où il rencontre un public hyperactif qui le suit partout.Finalement, rien ne sert d’avoir 100k de followers sur Facebook quand 4 300 soldats te suivent. Au-delà d’un esprit graphique, Prince Waly rassemble par la mentalité de l’époque qu’il met en avant. Un cocktail aux ingrédients du passé pour un résultat futuriste.